Lettre à Madame Barbut, Ministre en charge de la transition écologique.
Madame la Ministre,
Le groupe Front de Gauche de la Métropole du Grand Paris a joué un rôle non négligeable dans la prise en compte de la lutte contre le dérèglement climatique et pour améliorer la santé des habitant.e.s de la Métropole du Grand Paris. Vous le savez ils et elles sont plus que d’autres encore victimes d’une accumulation de nuisances tant sur le plan phonique que des gaz à effets de serre ainsi que des émissions de particules fines.
On peut dire, sans se tromper, que près de 7000 habitant.e.s de notre métropole décèdent du fait de la pollution de l’air.
Nous avons, dès la mise en place de la ZFE, dit que la création du seul contrôle et de la verbalisation ne pouvaient donner des résultats. Nous avons soutenu les mesures qui mettaient en place des aides à la transformation du parc automobile, pour aller vers un parc plus propre et moins polluant.
A la Métropole le plan « Métropole roule propre » doit beaucoup à la mobilisation des élus de notre groupe. D’un même élan nous avons dépassé les objectifs de création de pistes cyclables, en aidant les collectivités territoriales qui mènent cette politique de développement des circulations douces.
Nous n’avons eu de cesse chaque année de demander une augmentation des crédits de la Métropole pour aider ses habitant.e.s les plus modestes à acquérir des véhicules moins polluants.
Ce plan métropolitain rencontre un grand succès. Nous avons d’ailleurs demandé que dans le prochain budget la Métropole puisse y consacrer 20 millions d’euros c’est-à-dire qu’il augmente de 25%. Bien entendu si le gouvernement auquel vous appartenez renonce aux coupes claires dans les budgets consacrés aux collectivités locales et aux EPT.
Le budget portée par le gouvernement va-t-il confirmer une diminution importante des crédits prévus pour l’achat de véhicules propres ?
Quel avenir pour la loi qui prévoit depuis le 25 juillet dernier la suppression pure et simple de la ZFE dans la Métropole du Grand Paris ?
La CMP ne s’est toujours pas réunie, il reste au gouvernement une possibilité d’interrompre ce processus.
J’espère que les nouveaux arbitrages rétabliront les crédits voire qu’ils les augmentent.
Mon groupe et moi-même souhaiterions vous soumettre plusieurs propositions de recettes afin que la politique de transition écologique ait encore plus de moyens d’action.
Je vous les rappelle pour mémoire.
Création d’une zone prémium de la taxe locale sur les bureaux dans le centre de Paris et l’ouest parisien. Cette recette pourrait rapporter jusqu’à 800 millions d’euros en année pleine. Elle permettrait de développer le réseau de transports publics en réalisant 13 prolongements de lignes de métro prévues au contrat de plan.
La mise en place d’un prêt national à taux zéro pour l’achat de véhicules propres. Longtemps promise cette mesure n’est toujours pas réalité.
La mise en place d’un leasing social pour 300 000 véhicules en 2026 financé par l’Etat.
Et la généralisation d’une limitation de vitesse à 70km/h sur toutes les autoroutes en zone urbaine.
Je sais que le découpage ministériel fait que certaines de ces propositions concernent votre collègue des finances ou celui des transports, mais vous êtes garante de la cohérence gouvernementale en matière d’environnement.
Sachant pouvoir compter sur votre compréhension, je suis ainsi que mon groupe à votre disposition pour une rencontre sur ces sujets.
Dans l’attente, je vous prie de croire Madame la Ministre en ma considération.
Patrice Leclerc
Président du groupe « Front de Gauche » à la Métropole du grand Paris
Monsieur Roland Lescure, Ministre de l’économie et des finances,
Monsieur le Ministre,
Depuis ce matin, l’examen du Projet de Loi de Finances 2026 a débuté.
Nous aurions aimé vous contacter avant mais les aléas de la vie politique nous en ont empêché.
Notre groupe Front de Gauche à la Métropole du Grand Paris souhaite vous présenter un certain nombre de propositions qui concernent plusieurs sujets qui sont au cœur de la préoccupation des habitant.e.s de la Métropole. Nous restons dans le champ de compétence de la Métropole du Grand Paris.
La question du logement par exemple, nous avons des propositions pour relancer la politique de construction et en particulier de logements sociaux. L’ampleur de la crise que nous connaissons nécessite une véritable mobilisation générale de l’ensemble des acteurs du secteur.
Les villes populaires que nous représentons y sont prêtes, encore faut il leur donner les moyens et supprimer les mesures qui freinent leur volonté.
Le logement social rapporte désormais plus qu’il ne coûte au budget de la Nation. Nous devons mettre fin à cette aberration.
Sur la question de la lutte contre la pollution, la loi votée le 25 juillet 2025 a mis brutalement fin à la ZFE pour le Grand Paris.
Nous pensons qu’il s’agit d’une faute politique, car on ne peut balayer d’un revers de main les conséquences pour la santé des habitant.e.s. Il est admis qu’environ 7000 personnes décèdent du fait de la pollution atmosphérique dans notre Métropole. Mais dans le même temps on ne peut laisser seule la population et en particulier les classes populaires et moyennes payer cette nécessaire transition écologique.
Nous ne vous proposerons pas que des dépenses supplémentaires mais aussi des recettes qui permettront à notre pays d’avoir une politique socialement juste et écologiquement responsable.
Notre groupe a fait adopter un vœu à l’unanimité au dernier conseil métropolitain du 15 octobre, sur cette question de la ZFE.
Je me permets de vous le joindre.
Nous souhaitons donc pouvoir vous rencontrer afin de vous faire des propositions sur ces deux sujets.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire Monsieur le Ministre, en ma respectueuse considération.
Patrice Leclerc
Président du groupe Front de Gauche à la Métropole du Grand Paris.
Monsieur le Ministre du Logement, Monsieur Vincent Jeanbrun
Nous, maires de villes populaires de la Métropole du Grand Paris, tenons à vous alerter sur la gravité et l’urgence de la crise du logement en France. Cette crise, alimentée par une pénurie criante de logements sociaux et une difficulté croissante d’accès à la propriété, fracture notre pacte social, menaçant la cohésion et la dignité de nos concitoyens.
Loin de s’atténuer, ce fléau ne cesse de s’aggraver : les contingentements des villes disparaissent, laissant les municipalités populaires démunies face à la spéculation et à l’exclusion. Le prix du foncier explose, rendant l’accès à la propriété inatteignable pour les classes populaires et moyennes. Depuis 2017, le nombre de demandeurs a bondi de 17 %, reflet d’une détresse grandissante face à des loyers et des prix immobiliers totalement déconnectés de la réalité. Cette situation atteint des sommets particulièrement alarmants en Île-de-France, où les loyers moyens dépassent de 43 % ceux de la région PACA, pourtant classée deuxième région la plus chère de France.
Parallèlement, nous observons avec consternation une diminution de 10,8 % des dépenses publiques en matière de logement depuis 2016, tandis que les dépenses des ménages consacrées au logement ont grimpé de 28 %. Cette inversion des priorités budgétaires place le fardeau de la crise sur les épaules déjà fragiles des citoyens, faisant du logement le premier poste de dépense de consommation finale des ménages.
La dérobade de certaines municipalités, réduisant leur allocation de logements sociaux et refusant parfois explicitement la loi SRU, qui constitue une forme de séparatisme, fracture là aussi le pacte social au profit de la création insidieuse de « ghettos » sociaux. Nos villes, qui maintiennent un effort de premier ordre pour continuer de loger dignement les classes populaires, et de plus en plus de classes moyennes repoussées de la capitale par les coûts des loyers doivent continuer à être aidée.
Il est urgent de redéfinir notre approche. Notre appel à l’action se fonde sur des propositions concrètes :
- Encourager la remise sur le marché des logements vides, en particulier à Paris.
- Dissuader les propriétaires de locations temporaires pour prévenir la transformation des centres-villes en hébergements temporaires.
- Permettre aux acteurs du logement social de continuer à construire en réduisant la TVA appliquée à leurs projets.
- Soutenir financièrement les maires qui construisent du logement social et imposer un quota minimum de 30 % de logements sociaux dans les nouvelles constructions.
- Contraindre les maires récalcitrants à appliquer la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain).
- Libérer des terrains appartenant à l’État ou à des entreprises publiques à des prix encadrés pour la construction de logements sociaux.
- Augmenter l’aide à la pierre pour les sociétés HLM afin de réduire leurs emprunts et permettre des loyers plus modérés.
- Investir annuellement 30 milliards dans la rénovation thermique de l’habitat collectif, conforme aux engagements pris lors du Grenelle de l’Environnement.
Nous appelons à une réévaluation des politiques actuelles et à une action concertée pour résoudre cette crise du logement qui mine notre société. Nous vous demandons un rendez-vous pour discuter de ces propositions et travailler ensemble, en bonne intelligence, pour mettre fin à cette crise. Nous ne voulons pas de vagues promesses, mais des engagements fermes et des actions concrètes.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire Monsieur le Ministre, en ma respectueuse considération.
Patric Leclerc
Président du groupe Front de Gauche à la Métropole du Grand Paris.
