Plan Climat Energie Métropolitain 

Intervention Patrice Leclerc PCAE 2026 2032 lors du Conseil métropolitain 11 07 2025

Monsieur le Président,

Mes cher.e.s collègues,

Je dois tout d’abord remercier les services de la Métropole qui ont fait un travail remarquable sur le Plan Climat Energie Métropolitain : compilation de données, mise en perspective des actions métropolitaines mais aussi de celles qui interviennent dans le périmètre de la Métropole.

Notre groupe est très sensible au fait que les analyses convergent toutes vers la nécessité de prendre à bras le corps l’ensemble des paramètres qui découlent de l’accélération du changement climatique.

Les zones urbaines denses cumulent les difficultés liées à ces changements.

La pollution de l’air, même si nous avons progressé, reste un grand souci pour les Métropolitains qui résident près des grands réseaux routiers, avec le cortège de maladies respiratoires et cardiaques. La pollution sonore vient s’ajouter à la pollution de l’air pour les mêmes populations.

Les chiffres annoncés sont réalistes. Nous pouvons par notre action de l’échelon local à l’échelon régional faire encore des progrès significatifs pour que les habitant.e.s de la métropole vivent mieux dans un environnement plus sain et plus agréable.

Nous avons beaucoup apprécié que le « stress climatique » qui concerne les salariés soit pointé et que l’on reconnaisse qu’à partir de 34 ou 35 degrés les salariées sont en souffrance. Si la santé des salarié-es intéresse peu quelques décideurs, peut-être que l’argument qu’à ces températures,  c’est 70% de productivité en moins, va les motiver à agir. Surtout que les mêmes salariés doivent à l’issue de leur travail emprunter des transports en commun qui ne sont climatisés qu’à 54%.

Nous voyons bien à la lecture de ce plan, ce qu’il nous faut faire. Mais quoi que l’on fasse nous n’atteindrons pas les objectifs de la COP de Paris.

Il nous faut soit accélérer et amplifier sur toutes les manettes que nous avons à notre disposition : accélérer la modification du parc automobile vers un parc plus « vert ». Nous sommes loin du compte encore, 40% du parc automobile métropolitain est au diésel ! Il faut des aides pour faire cette transition d’un point de vue automobile.

Malheureusement malgré des déclarations rassurantes le gouvernement rétropédale et abandonne les aides aux particuliers.

Il en est de même pour la lutte contre les passoires thermiques, 45% des logements de la Métropole ne sont pas au maximum des normes et 20% sont de vraies passoires thermiques.

Et que fait le gouvernement il réduit le dispositif ma prim’renov ! Et on annonce même qu’il veut faire main basse sur l’argent d’ Action logement.

Les chiffres donnés démontrent qu’une diversification et un maillage plus efficace des transports en commun réduit la part de la voiture.

Que fait la Région elle rallonge les délais de mise en service des prolongements de ligne de RER ou des lignes circulaires qui devraient avoir un impact significatif sur la réduction de l’usage de la voiture.

En revanche le Charles de Gaulle express va rentrer en service en 2030 tout nouveau, tout beau pour une moyenne de 28 000 passagers par jour.

Le million d’usagers du rer B sont ravis de l’apprendre.

Si je prends item par item, je vois que la Métropole est consciente du travail qui reste à faire.

Mais cette véritable programmation écologique dont nous avons besoin, n’est pas assez coordonnée. L’État et la Région devraient être pilotes et la Métropole et les collectivités sont prêtes à accompagner pour ce qui est de leur champ de compétence.

Finalement sur ce dossier comme sur tous les autres, l’enjeu climatique ne peut se satisfaire d’un manque de pilotage, mais aussi des aléas budgétaires de l’État et de la Région.

Je conclus pour faire plaisir au président de la Métropole en citant Jacques Chirac, : « la maison brûle et on regarde ailleurs. » Depuis ces paroles rien n’a changé.

Chaque recul en matière de lutte contre le changement climatique nous rapproche de l’abîme.

Il nous faut absolument changer de point de vue.

Je vous remercie