Intervention de Patrice Leclerc sur le budget 2025 de la Métropole.

Monsieur le Président,
Mes cher.e.s collègues,
Depuis le Rapport sur les Orientations Budgétaires, entre le mois de février et le mois d’avril il n’y a eu aucune bonne surprise. Le gouvernement, selon une vielle pratique politicienne, a annoncé des coupes claires énormes dans les dotations aux collectivités locales, cela fait peur, puis a fait mine de reculer en partie sur ces coupes claires. Mais les coupes claires ont lieu.
Il continue de distiller ce mauvais poison: « les collectivités locales sont co-responsables du déficit public ».
Ceci est faux et archi faux, et en revanche les collectivités assurent plus de 75% de l’investissement public. L’État gère mal, il diminue ses recettes et après s’étonne des difficultés budgétaires.
L’inégalité devant l’impôt est criante entre le citoyen lambda et les ultra riches, qui payent proportionnellement 3 à 4 fois moins d’impôts que les familles de salariés.
Au lieu de chercher des recettes nouvelles chez ceux qui s’enrichissent en dormant, on coupe dans les dépenses sociales, environnementales et dans les budgets des collectivités.
Cette année encore la Métropole « s’en sort » parce qu’elle a un boni important, mais d’année en année la marge se réduit. C’est moins 23 millions d’épargne brute cette année 2025. Si nous continuons sur cette lancée dans 3 ans nous n’aurons plus aucune marge de manœuvre.
La Métropole n’aura pas en 2025 à maintenir les lignes exceptionnelles qui ont été mobilisées pour les Jeux Olympiques et paralympiques, soit 40 millions d’euros. Dans le même temps nous ne pouvons plus verser la dotation exceptionnelle de solidarité aux communes qui se montait à 43 millions d’euros.
La baisse de la dotation globale de fonctionnement de 35 millions d’euros.
La baisse de la dotation de compensation de la part salaire de 35 millions elle aussi.
La baisse des recettes liées à la TVA nous coûte 30 millions.
Je le redis ici au nom de mon groupe les collectivités territoriales ne peuvent plus dans ce pays prévoir des investissements à long terme puisque les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de contraindre leur budget en asséchant leurs ressources mais aussi en transférant sans compensation des dépenses jadis prises en charge par l’Etat.
Aucun gouvernement ne s’est attaqué à une réforme de la fiscalité locale pourtant indispensable pour l’autonomie de gestion des communes et interco.
Nous sommes inquiets, Monsieur le Président, même si nous avons une vision différente de l’avenir de la Métropole, le gouvernement en fragilisant les villes, les départements, les régions, les communes et la Métropole mène une politique rampante de re-centralisation. «Je décide, vous payez ». Voilà la logique qui nous est appliquée. Je peux me permettre de le dire car notre groupe n’a pas de collègue au gouvernement. Certains groupes politiques, ici, doivent se dire qu’on n’est jamais trahis que par les siens !
Même si dans le budget de cette année vous ne touchez pas aux attributions de compensation pour les communes qui se montent à 3 milliards 372 millions d’euros, combien de temps encore pourront nous tenir quand nos recettes de fonctionnement ne sont que de 3 milliards 672 millions d’euros. Nous sommes proches du gap qui fait qu’à terme nous n’aurons même plus assez de recettes de fonctionnement pour couvrir les attributions de compensations aux communes.
Nous le savons toutes et tous dans cette salle l’argent des collectivités concerne principalement des dépenses sociales et éducatives.
C’est avec cette redistribution que nos communes permettent d’amortir les coups que l’Etat concentre sur les plus faibles. Elle permet de faire vivre le service public de proximité.
« Chaque euro qui manquera à la Métropole sera un euro en moins pour nos communes donc pour nos concitoyen.n.e.s » voilà ce que j’exprimais au moment du débat sur le ROB.
La Métropole tente dans de nombreux domaines de corriger les manques des politiques nationales. Mais nos aides à la modification du parc automobile par exemple, n’ont de sens que si elles viennent en complément des politiques nationales et régionales. Les coupes dans les aides à la transition voulues par l’état fragilisent nos propres politiques. Il en est de même pour la politique du logement.
La volonté que vous avez Monsieur le Président d’aider les villes à construire du logement social, en faisant un PMHH qui répondre à la demande, se heurte à l’indécence des choix du gouvernement et de la région de déserter la politique du logement. Les sommes que nous pourrions mettre pour le PMHH ne peuvent même pas compenser les coupes qu’à décider Madame Pécresse.
Et je ne parle pas ici de la politique GEMAPI qui correspond pour notre part à la nécessaire politique de prévention des risques que la Métropole a fortement redynamisée.
Nous voterons ce budget parce qu’il correspond encore aux engagements que vous avez pris lors de votre élection de maintenir le choix d’une métropole des maires.
Je vous remercie.