Intervention sur le ROB de la MGP

INTERVENTION PATRICE LECLERC BUDGET 2025 DE LA METROPOLE DU GRAND PARIS

séance du 14 février 2025

Monsieur le Président,

Mes chèr.e.s collègues,

La discussion sur le rapport sur les orientations budgétaires est un exercice périlleux, car ni notre commission des finances, ni le bureau n’ont eu à connaître les derniers arbitrages du gouvernement sur le budget de la Métropole.

Les gouvernements changent mais les méthodes restent les mêmes. Après avoir délibérément effrayé toutes les associations d’élu.e.s sur de possibles coupes à 5 milliards, une majorité au Sénat a réduit ces coupes à un peu plus de 2 milliards d’euros. Moindres que prévues soit, mais coupes tout de même. La ponction sur la CNRACL est inacceptable.

A chaque nouveau gouvernement on se dit « cela ne peut pas être pire! », et si, on se laisse surprendre à chaque fois !

Ce sont les villes les territoires et les Métropoles qui investissent le plus.

Ce sont les collectivités locales qui font vivre la solidarité au plus près des citoyen.n.e.s.

Ce sont encore elles qui sont un bouclier social, alors que les services publics de l’Etat désertent les territoires, laissant les communes seules face aux besoins croissant des habitant.e.s.

Le congrès des Maires de France a été unanime pour dire que le Gouvernement ne prend pas le bon chemin. On est loin du pacte de confiance entre l’Etat et les collectivités.

Tous les indicateurs, comme l’ont confirmé Messieurs Carrez et Laurent sont au rouge.

On nous demande d’inscrire nos dépenses et nos coopérations avec les autres collectivités sur le long terme et dans le même temps ce gouvernement change systématiquement les règles du jeu.

Chaque euro qui pourrait manquer en 2025 dans le budget de la Métropole, c’est un euro de moins pour les projets de la Métropole en direction des communes. Et pour conséquence, la baisse de l’investissement, moins d’investissement, c’est une catastrophe pour les entreprises et le spectre du chômage pour les salariés. Souvenez-vous des déclarations du Président des entreprises du BTP qui annonçait 200 000 emplois supprimés du fait de la réduction de l’investissement public en particulier dans le logement et les travaux nécessaires de réhabilitation.

Nous avons un budget propre de 400 millions d’euros pour 131 communes et 7 millions d’habitants. Et le gouvernement voudrait amputer de 90 millions d’euros nos moyens d’interventions.

Nous n’avons pas la même vision de l’avenir de la Métropole, nous défendons pour notre part une Métropole syndicat mixte. Mais ensemble nous tenons l’engagement de faire une Métropole des maires, qui avec ses faibles moyens maintient ses aides aux collectivités locales en tendant à réduire les inégalités entre les villes. Cela, alors que pour la première année les fonds de compensations aux collectivités ne sont pas couverts par la dotation à la Métropole !

Nous pourrions faire beaucoup plus si par exemple si le gouvernement alignait notre dotation d’intercommunalité sur celles des autres Métropoles. Nous percevons 19 euros par habitant contre 33 en moyenne pour les autres.

Les différents gouvernement macronistes en plus d’être illégitimes, sont hors sols, ils réduisent ou annule les aides à la conversion du parc automobile au moment où nous mettrons en place la ZFE et que les  ménages les plus modestes ont besoin d’aide pour abandonner les véhicules polluants.

Si nous vous demandons d’augmenter les crédits de la Métropole pour aider les ménages à changer de véhicules. Il n’y aura pas de compréhension de la mise en place de la ZFE si on recule sur l’aide à l’achat de véhicules propres et si on n’augmente pas le réseau de transports publics.

Dans ce domaine comme dans celui du logement, on peut se demander jusqu’à quand les collectivités territoriales et singulièrement notre Métropole pourront pallier les défaillances de l’Etat.

Prenons l’exemple du PMHH, oui il peut être nécessaire s’il encourage la création de logements sociaux et de logements à prix abordables et ce, avec les objectifs du SRHH déclinés en engagements ville par ville sur le territoire de la Métropole. Mais peut-on raisonnablement croire que la Métropole, les territoires et les communes vont pouvoir résoudre la difficile question du logement si l’Etat et la Région abandonne toute aide financière….

Nous votons un peu ce budget à l’aveugle tant il y a d’inconnues dans les équations.

Le problème principal de notre pays, ce n’est pas le niveau de ses dépenses publiques, mais la baisse de ses recettes au profit d’interets privés.

J’ai regardé les évolutions de chiffres de 1985 à 2023 pour préparer mon intervention:

  • La richesse créée en France, mesurée par le PIB a augmenté de 270%
  • L’inflation a été de 203%
  • Le salaire moyen a augmenté de 128%
  • Les revenus du capital ont augmenté de 298,5%

Il n’y a pas besoin de poser l’équation pour trouver l’inconnu qui accapare la richesse créée.

La logique de Colbert est toujours de mise à Bercy et chez nos gouvernants.

A la question de Louis 14 : pourquoi encore taxer les pauvres et pas les riches Monsieur le Ministre ?

Colbert a répondu :

Les pauvres sont pauvres soit, mais ils sont nombreux, sire.

Je vous remercie